"L'action intersectorielle est la clé de la réussite. Néanmoins, elle reste un aspect complexe et difficile de l'élaboration et de la concrétisation des politiques"
OMS, Comité régional de l'Europe, Septembre 2015
La transdisciplinarité comme outil de soin...
Où en est-on aujourd'hui ?
L'Ethnomédecine telle que nous la définissons ici, GEC (Groupe d'Ethnomédecine du Centre) est un travail collaboratif transdisciplinaire en santé, c'est à dire qu'elle concerne plusieurs disciplines ainsi que plusieurs secteurs (santé, enseignement, art, etc.) dans des buts pratiques de guérison et de recherche.
Elle rejoint en cela tout un mouvement déjà développé nommé Promotion de la santé défendue par des associations ou institutions comme l'OMS, La Chaire UNESCO Educations et Santé, le RéFIPS, etc.
Un travail de recherche en collaboration avec la Chaire UNESCO Educations et Santé est en cours concernant mon travail transdisciplinaire avec les enseigantes, éducatrices, psychologues scolaires et orthophonistes quant à la prise en charge d'enfants/adolescents "autistes" (les premiers travaux disponibles ici en versions françaises, anglaises et espagnoles :
Sur le site web de la Chaire Unesco Educations et Santé, la page de l'étude intersectorielle:
Sur ce même site, la page décrivant ma contribution:
https://unescochair-ghe.org/wp-content/uploads/2024/02/HS-004-France-FR.pdf
Et une question forte: peut-on guérir l'autisme?
Cette question peut paraître provocatrice tant il est admis aujourd'hui que, non, on ne guérit pas de l'autisme, l'autisme n'étant pas une maladie mais un handicap. J'évoque aussi à travers cette question notre propre attitude "autistique" vis à vis de ces enfants.
Après plus de dix ans d'expérience à accompagner ces enfants aux troubles dits autistiques très différents, il me semble qu'il faut, pour eux, pour nous, poser la question.
Partageons rapidement ce cas concret édité sur le site de la Chaire Unesco Educations et Santé et quelques questions... (La suite dans ce pdf)
Ces questions de la prise en charge et de la guérison ne concernent évidemment pas que l'"autisme" mais toutes nos maladies physiques ou mentales.
Quelles sont les valeurs défendues?
On associe la santé à l'état de bien-être physique, mental, émotionnel, environnemental, social, culturel et financier de la personne et de la famille. La santé va au-delà de l'absence de maladie.
L'équité en santé signifie que tout le monde devrait avoir des possibilités équitables d'atteindre un état de santé optimal sans être défavorisé par les conditions sociales, économiques, environnementales et culturelles.
L'atteinte de l'équité en santé passe par la reconnaissance que tous ne partons pas sur un même pied d'égalité pour arriver à vivre en santé, la correction des facteurs entraînant le déséquilibre s'avère nécessaire. L'OMS emploie le terme d'inégalités en santé.
Tout cela n'est pas que des mots et un travail considérable a déjà été fait pour mettre en relation initiatives de terrain, comme l'ethnomédecine que nous défendons mais bien d'autres également, recherches universitaires, organismes de formation comme l'INSPé (formation des instituteurs/trices) et le monde politique comme le ministère de l'Education Nationale ou Santé Publique France par exemple.
Au-delà des recherches et des communications entre disciplines et secteurs, ce ne sont pas que des réunions de plus. Tous nous attachons aux résultats obtenus menant ainsi les recherches. C'est ainsi que la Chaire UNESCO Educations et Santé et plus largement l'Unesco établie des études concernant ce travail intersectoriel et transdisciplinaire à partir de cas concret, ceci dans le but de pouvoir le communiquer aux instances politiques et de réfléchir à une modification des institutions.
https://shoutout.wix.com/so/f8OV4OdPU?languageTag=fr&cid=499e82c3-d569-42a4-a914-b71029386fcf
C'est ainsi que tous, à tout niveaux, pouvons contribuer à une amélioration de nos institutions à la fois sur des bases pratiques, des résultats en santé, une recherche universitaire et une communication politique.
Ici, un article réfléchissant à une l'élaboration d'une recherche scientifique transdisciplinaire universitaire:
j'ai publié un article sur la prise en charge des enfants/adolescents souffrant de troubles autistiques. j'ai été invité à écrire cet article pour discuter des trop grandes distances qui séparent les disciplines entre elles dans ce numéro dont le thème est "Résistance à la psychanalyse, résistance de la psychanalyse". Fort de mes expériences et formations en sciences comportementales, psychanalyse et hypnose humaniste, je mets en avant la nécessité de créer une relation complice et symbiotique avec l'enfant, la possibilité de sa propre participation à cette rencontre et de la dangerosité pour le thérapeute de s'enfermer dans une seule théorie et d'y enfermer par conséquent les enfants/adolescents dont il a la charge ainsi que leurs parents.
Journal de la psychanalyse de l'enfant, n°2, 2019, Editions PUF
Je partage ici un mémoire universitaire où je propose le concept d'intrusion-contenue afin de discuter la possibilité d'une relation évolutive favorable dont l'enfant/adolescent souffrant de troubles autistiques est acteur. Les résultats sont probants, confirmés par d'autres prise en charge et constatés par les équipes éducatives et enseignantes.
Remarques: L'accès à l'étude scientifique par un grand nombres de lieux, d'exemples, de données et l'ouverture aux statistiques est une véritable question. Etant donné que la science ne s'occupe que des faits qui se reproduisent un grand nombre de fois en jugeant accidentels les faits "sporadiques", elle omet que cette sporadicité n'est due qu'au fait qu'il y a trop peu d'espaces transdisciplinaires. La science oublie donc que nous vivons dans un monde social que nous construisons, donc imparfait, et qu'elle s'occupe ainsi uniquement des effets de ce monde et se refuse à l'immense richesse et complexité du "réel". Ainsi, elle n'étudie la plupart du temps que des cas qui émergent de prises en charge pluridisciplinaires et non transdisciplinaires laissant de côté, hélas, les résultats issus de prises en charge transdisciplinaires sous prétexte qu'ils ne sont pas assez nombreux.